Il est temps de vous présenter la plus grande et longue exploration de 2019. Avec le privilège exceptionnel d’accès, l’escouade à pu poser ses pieds sur un site ex-militaire de 350 hectares. Incrustée dans le paysage campagnard du Cambrésis, difficile de ne pas apercevoir au loin la Base Aérienne 103 Cambrai-Epinoy (BA 103). En 73 ans d’activité, cet aérodrome a abrité une dizaine d’escadrons recensés et a été un acteur majeur de du débarquement de Normandie.
Les premiers édifices de la base ont été construits en 1940 par la Luftwaffen. L’aérodrome a accueilli le 1e Escadron I/KG 2 et le 11e Escadron 11/JG 26. En 1944, après le bombardement des forces alliés, la base fut réquisitionnée pendant 2 ans par la R.F.A. qui mettra en place 4 groupes : Le 138e Fighter Wing, le 305e Escadron Bombardier Polonais, le 107e Escadron et le 613e Escadron de la Royal Air Force. Après le retrait de la R.F.A., le 342e Escadron de la Royal Air Force, dit GB I/20 Lorraine, occupa le site durant quelques mois, le laissant inactif après leur départ pour la guerre d’Indochine.








En 1951, le programme de l’OTAN fait resurgir la base et créer de nouvelles infrastructures devenant la BA 103. Elle permettra, en 1953, d’accueillir le 1e Escadron I/12 Cambrésis. Un an après, celui-ci est rejoint par le 2e Escadron II/12 Picardie, puis le 3e Escadron III/12 Cornouaille. Entre temps, le 12e Escadre de Chasse installera son commandement dans ce qu’on appellera la « BA René Mouchotte » en 1959. Un escadron de défense sol-air, l’ESDA 13/950 Somme, sera créé en 1987 et protégera la base jusqu’en 2010.
Entre 1995 et 2012, tous les escadrons, ainsi que le commandement de l’escadre, sont dissous. La base aérienne est officiellement démilitarisée en 2013, puis rachetée par BT IMMO GROUP pour devenir le plus grand parc e-commerce d’Europe : E-VALLEY. Ce projet, estimé à 400 millions d’euros, possédera plus de 700 000 m² d’entrepôts, d’infrastructures portuaires et ferroviaires et déploiera, en partenariat avec AIRBUS, un système de livraison par drone. De plus, E-VALLEY utilise uniquement l’étendu de la base et ne s’impactera pas sur les terres agricoles afin de préserver les cultures du Cambresis.








Juste avant que les premières constructions ne démarrent, nous avons eu le privilège de prendre les derniers clichés de la BA 103 dans son état d’origine après la réhabilitation de l’OTAN. A l’aide d’un guide, nous avons parcouru tout l’aérodrome à vive allure sur le taxiway afin de découvrir les bâtiments les plus intéressants. De plus, nous avons pu pénétrer dans des zones restreintes à certains membres.
La première chose frappante est le renouvellement de la végétation dans la base. On a vraiment l’impression que les lieux sont a l’abandon depuis plus de 10 ans. On se croirait même dans une réserve naturelle en apercevant une biche courir en nous voyant arriver. Un des événements les plus marquants est l’exploration d’un abri anti-gaz qui permettait de protéger jusqu’à 200 militaires contre les attaques chimiques. Après l’ouverture de la porte blindée, nous progressons dans un couloir tubulaire sombre de deux mètres de diamètre. L’escouade entière n’a jamais été dans un endroit plus immersif que celui-la. Il y a eu aussi ce moment où on s’est retrouvé sur le toit de la tour de contrôle, à lutter contre le vent, contemplant l’ensemble de la base sous un ciel parfaitement bleu. Pour finir notre aventure, après un petit rafraîchissement dans un bar de Cambrai, nous nous sommes installés sur le long de la grande piste, devant un magnifique coucher de soleil, comme message d’adieu et d’hommage aux combattants du ciel.









Un grand merci aux responsables du projet E-VALLEY pour avoir eu le privilège d’explorer la BA 103 Cambrai-Epinoy.